D’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), pratiquer une activité physique permet d’améliorer le niveau de santé, d’accroître notre qualité de vie et notre bien-être. Et ce, quels que soient notre âge et notre état de santé. (1) Pourquoi pratiquer une activité physique nous permet-il de rester en bonne santé ?
Qu’est-ce que l’activité physique ?
L’activité physique est définie par l’Organisme Mondiale de la Santé (OMSOrganisation Mondiale de la Santé) comme « l’ensemble des mouvements corporels produits par la contraction des muscles squelettiques entraînant une augmentation de la dépense énergétique au-dessus de la dépense de repos ». Bref, l’activité physique c’est dès que l’on bouge ! L’activité physique détermine non seulement notre condition physique (par exemple si on est essoufflé au bout de 10 mètres ou si on peut courir un marathon) mais également notre état de santé et la durée prévisible de notre autonomie, lorsque l’on prend de l’âge.
Outre la diminution du risque de mortalité toute cause confondue, elle intervient aussi dans la prévention de nombreuses maladies chroniquesmaladie de longue durée pour lesquelles elle est considérée à part entière comme une thérapeutique non médicamenteuse (2). En France, le Ministère des Solidarités et de la Santé fait de l’alimentation, de la nutrition et de l’activité physique les vecteurs principaux du bien-être et de la bonne santé des personnes de tous âges et de toutes conditions physiques (3).
Des bénéfices dans tous les domaines de la santé
Un rapport du Secretary of Health Washington dénombre en 2018 pas moins de 64 effets bénéfiques sur 25 variables de santé (4). Cardiologie, endocrinologie, oncologie, obstétrique, orthopédie, rhumatologie, gériatrie, pneumologie, urologie, neurologie, psychiatrie : toutes les spécialités médicales sont concernées par ces bénéfices santé..
Les effets anti-inflammatoires de l’activité physique
Des mécanismes biologiques complexes sont en jeu dans l’activité physique, et ils dépassent de très loin la simple dépense énergétique. L’exercice physique présente par exemple des effets anti-inflammatoires. Or l’inflammation de bas grade (qui correspond à un petit niveau d’inflammation permanent) se retrouve dans de multiples pathologies chroniques telles que l’obésité, le diabète de type 2, l’insuffisance respiratoire, les maladies artérielles, l’hypertension, les troubles cognitifs notamment ceux en rapport la maladie de Alzheimer, etc.
L’amélioration des grandes fonctions physiologiques
L’activité physique améliore la fonction et la structure des grands systèmes du corps humain : muscles, articulations, os, cœur, poumon, cerveau, tube digestif, microbiote intestinal. Elle réduit également la quantité de graisse. Cette dernière produit alors moins d’adipokines, molécules connues pour leur rôle pro-inflammatoire. L’activité physique augmente la masse musculaire, corrélé à une augmentation du taux de myokines, molécules bénéfiques car s’opposant à l’action néfaste des adipokines. Outre les effets anti-inflammatoires, des études in vitro et in vivo montrent que l’activité physique stimule les mécanismes immunitaires, antioxydants, métaboliques et de régénération cellulaire (InsermInstitut National de la Santé et de la Recherche Médicale 2019). De plus, l’activité physique améliore le fonctionnement cellulaire, comme celui des mitochondries, véritables centrales énergétiques des cellules.
La modification de l’expression des gènes
Les cellules de notre corps contiennent des gènes qui s’expriment ou non en fonction de notre hygiène de vie et notamment en fonction du niveau d’activité physique pratiqué. Ce phénomène appelé épigénétique explique par exemple pourquoi, avec le même patrimoine génétique (génome), de vrais jumeaux finissent par présenter des différences. Un des mécanismes épigénétiques bloquant l’expression des gènes est la méthylation de l’ADN. Une étude publiée dans Plos Genetics (5) a montré que l’exercice physique, à raison de deux séances par semaine pendant six mois, peut modifier la méthylation de plus de 7 000 gènes contenus dans les cellules graisseuses, notamment certains gènes liés au diabète et à l’obésité.
Renforcement musculaire et endurance : le duo gagnant
Une activité physique mixte associant endurance et renforcement musculaire est recommandée pour la prévention et la prise en charge des pathologies chroniques pour deux raisons majeures :
- La première est que le gain de capacité cardiaque et respiratoire développée via une activité d’endurance s’accompagne d’une réduction de la mortalité chez les sujets porteurs ou non d’une pathologie chronique cardiovasculaire, métabolique ou respiratoire (Myers et al. 2002).
- La seconde, c’est que la force et la masse musculaires développées au cours d’un entraînement adapté produisent des effets bénéfiques sur le poids, la santé cardiaque et osseuse.
A contrario, la sédentarité aggrave les risques de maladies chroniques
Le manque d’activité physique est considéré comme le quatrième facteur de risque de mortalité dans le monde. Selon une étude publiée par la revue scientifique « The Lancet », il concernerait plus du quart de la population mondiale. Le manque d’activité physique aggrave les risques de maladies chroniquesmaladie de longue durée, comme le diabète ou encore certains cancers. Il aurait également un effet négatif sur la santé mentale et la qualité de vie.
En bref
Les bénéfices sur la santé et le bien-être liés à l’activité physique sont induits par des mécanismes biologiques complexes. Ceux-ci permettent un véritable effet « cocktail » à différents niveaux de profondeur modifiant dans l’organisme le fonctionnement des grands systèmes organiques comme celui de l’expression de nos gènes. Pratiquer une activité mixte associant notamment endurance et renforcement musculaire, permet de prévenir de nombreuses pathologies chroniques. Vous l’aurez compris, se mettre en mouvement influence positivement notre santé physique et mais aussi mentale. Et oui ! Saviez-vous que l’activité physique peut être considérée comme un véritable traitement antidépresseur en cas de dépression ?
Ressources bibliographiques
- Actualisation des repères du Plan national Nutrition Santé (PNNS) relatifs à l’activité physique et à la sédentarité », Sources
- Activité physique : Contextes et effets sur la santé [Internet]. Disponible sur : http://www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/80
- 2019, priorité à l’alimentation, la nutrition, l’activité physique. Disponible sur ce lien
- Scientific Report – 2018 Physical Activity Guidelines – health.gov [Internet]. Disponible sur ce lien
- Rönn T, Volkov P, Davegårdh C, Dayeh T, Hall E, Olsson AH, et al. A Six Months Exercise Intervention Influences the Genome-wide DNA Methylation Pattern in Human Adipose Tissue. PLOS Genet. 27 juin 2013;9(6):e1003572.