Pourquoi est-il essentiel de revoir son mode de vie après un cancer du sein ?

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Ces dernières décennies, la recherche a démontré que le mode de vie a un impact significatif sur la prévention du cancer du sein mais aussi sur l’après-cancer. Les femmes qui ont été touchées par un cancer du sein sont davantage sujettes au développement d’autres pathologies comme les maladies cardiovasculaires ou le syndrome métabolique. Des pathologies que l’on peut prévenir en adoptant de nouvelles habitudes de vie pour diminuer le risque de récidives et prolonger l’espérance de vie en bonne santé.

1-Éviter le développement d’autres maladies

Les maladies cardiovasculaires

Depuis quelques décennies, les progrès de la médecine et de la recherche ont permis une meilleure détection du cancer du sein. Dépisté tôt, le cancer du sein se soigne bien dans la plupart des cas.

Les femmes les plus âgées atteintes d’un cancer du sein sont même plus susceptibles de mourir d’une maladie cardiovasculaire que du cancer du sein lui-même (1).

En outre, les femmes traitées pour un cancer du sein ont 1,3 fois plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire que la population générale. Chez elles, le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire est 1,8 fois plus important que chez les femmes qui n’ont pas eu de cancer du sein (2).

Les maladies cardiovasculaires ont donc un impact significatif sur la survie et la qualité de vie des femmes traitées pour un cancer du sein à mesure qu’elles vieillissent. Or, on sait aujourd’hui que l’on peut prévenir en grande partie ces maladies en adoptant des habitudes de vie plus saines, notamment par l’activité physique régulière ou encore des modifications de l’alimentation.

Le syndrome métabolique

Le traitement du cancer est souvent associé à l’apparition du syndrome métabolique, un ensemble d’affections connexes parmi lesquelles on retrouve les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, l’obésité, l’hyperglycémie et la résistance à l’insuline. Or, les femmes ayant été traitées pour un cancer du sein et atteintes de syndrome métabolique ont un taux de survie plus faible (3).

C’est pourquoi des chercheurs américains de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles, ont entrepris de voir comment l’espérance de vie après le traitement pourrait être prolongée grâce à l’exercice régulier notamment par son action positive sur le syndrome métabolique.

2-Éviter les récidives et vivre plus longtemps

Il existe de plus en plus de preuves que les facteurs liés au mode de vie jouent un rôle important dans la détermination des taux de récidive et de pronostic chez les survivantes du cancer du sein.
L’alimentation est un des piliers fondamentaux pour maintenir une bonne santé et longtemps.

L’importance de l’alimentation

Ainsi, des études ont montré qu’une mauvaise alimentation, l’obésité et l’inactivité sont liés à un risque plus élevé de récidive du cancer et de mortalité par cancer du sein (3),(4).

En 2016, des chercheurs ont étudié les liens entre les habitudes alimentaires et la mortalité globale parmi les survivantes du cancer du sein(5). Ils ont montré qu’une consommation élevée de fruits, de légumes et de céréales complètes pouvait réduire significativement la mortalité. En revanche, cette même étude confirme qu’une alimentation fortement occidentalisée (consommation de viande rouge et transformée, céréales raffinées, sucreries, produits laitiers riches en matières grasses) était associé à un risque accru de mortalité.

Enfin, cette étude a également rapporté que la consommation d’alcool était associée à un risque accru de récidive du cancer du sein.

L’importance de l’activité physique

Les bénéfices de l’activité physique sur la santé sont aujourd’hui bien documentés, notamment en cas de cancer.

En ce qui concerne le cancer du sein, elle diminue non seulement l’incidence du cancer du sein, mais également la mortalité liée à la maladie. De nombreuses études menées au cours des 20 dernières années ont démontré que les femmes physiquement actives ont un risque 30 à 40 % inférieur de développer un cancer du sein par rapport aux femmes sédentaires (6),(7).

Enfin, la pratique régulière d’une activité physique réduit le risque accru de maladie cardiaque et de diabète de type 2 chez les femmes ayant été traitées pour un cancer du sein, ainsi que la récidive de cancer. En ce sens, être active physiquement peut augmenter leur espérance de vie (8).

L’importance de la gestion du stress

La gestion du stress est un autre pilier fondamental dans la gestion de la maladie, tant à l’annonce de la maladie que pendant le traitement et pour l’après cancer.

La réduction du stress basée sur la pleine conscience (MBSR) est l’intervention de réduction du stress la plus validée scientifiquement à ce jour.

Cette approche a été fondée par le Dr Jon Kabat-Zinn dans les années 1970 à l’Université du Massachusetts. Le MBSR est un programme structuré qui intègre des techniques de méditation, de yoga et de relaxation consciente.
Il permet à chacun d’apprendre à réagir consciemment plutôt qu’automatiquement aux situations et aux circonstances, notamment stressantes de la vie.

Il a été démontré que le MBSR améliore à la fois les aspects psychologiques (stress perçu, anxiété, dépression, peur de la récidive) et physiques (douleur, fatigue, sommeil) de la qualité de vie des femmes ayant subi les traitement du cancer du sein (9),(10).

Enfin, signalons qu’il existe aujourd’hui de nombreux programmes spécifiques basés sur la méditation de pleine conscience qui peuvent intégrer le parcours thérapeutique des patientes atteintes de cancer du sein.

En bref

La recherche confirme aujourd’hui l’importance d’adopter un mode de vie sain en prévention, pendant mais également après un cancer du sein.
Elle démontre que l’adoption d’un régime alimentaire riche en fruits, en légumes, en céréales complètes et pauvre en aliments transformés permet d’éviter l’apparition de maladies cardiovasculaires et de lutter contre le syndrome métabolique, souvent associé aux conséquences d’un cancer du sein.
L’activité physique tient également une place prépondérante dans l’après cancer, réduisant les maladies cardiaques, diabète et risque de récidive.
Enfin, la gestion du stress permet d’améliorer significativement la qualité de vie des survivantes et d’apaiser les peurs quant à la récidive.

Ressources Bibliographiques :


1.       Patnaik JL, Byers T, DiGuiseppi C, Dabelea D, Denberg TD. Cardiovascular disease competes with breast cancer as the leading cause of death for older females diagnosed with breast cancer: a retrospective cohort study. Breast Cancer Res. 20 juin 2011;13(3):R64.
2.       Bradshaw PT, Stevens J, Khankari N, Teitelbaum SL, Neugut AI, Gammon MD. Cardiovascular Disease Mortality Among Breast Cancer Survivors. Epidemiology. janv 2016;27(1):6‑13.
3.       Holmes MD, Chen WY, Feskanich D, Kroenke CH, Colditz GA. Physical activity and survival after breast cancer diagnosis. JAMA. 25 mai 2005;293(20):2479-86.
4.       Demark-Wahnefried W, Rock CL. Nutrition-related issues for the breast cancer survivor. Semin Oncol. déc 2003;30(6):789‑98.
5.       Schwedhelm C, Boeing H, Hoffmann G, Aleksandrova K, Schwingshackl L. Effect of diet on mortality and cancer recurrence among cancer survivors: a systematic review and meta-analysis of cohort studies. Nutr Rev. déc 2016;74(12):737‑48.
6.       Irwin ML, Smith AW, McTiernan A, Ballard-Barbash R, Cronin K, Gilliland FD, et al. Influence of pre- and postdiagnosis physical activity on mortality in breast cancer survivors: the health, eating, activity, and lifestyle study. J Clin Oncol. 20 août 2008;26(24):3958‑64.
7.       Thune I, Furberg AS. Physical activity and cancer risk: dose-response and cancer, all sites and site-specific. Med Sci Sports Exerc. juin 2001;33(6 Suppl):S530-550; discussion S609-610.
8.       Dieli-Conwright CM, Courneya KS, Demark-Wahnefried W, Sami N, Lee K, Buchanan TA, et al. Effects of Aerobic and Resistance Exercise on Metabolic Syndrome, Sarcopenic Obesity, and Circulating Biomarkers in Overweight or Obese Survivors of Breast Cancer: A Randomized Controlled Trial. JCO. 20 mars 2018;36(9):875‑83.
9.       Hoffman CJ, Ersser SJ, Hopkinson JB, Nicholls PG, Harrington JE, Thomas PW. Effectiveness of mindfulness-based stress reduction in mood, breast- and endocrine-related quality of life, and well-being in stage 0 to III breast cancer: a randomized, controlled trial. J Clin Oncol. 20 avr 2012;30(12):1335‑42.
10.     Lengacher CA, Johnson-Mallard V, Post-White J, Moscoso MS, Jacobsen PB, Klein TW, et al. Randomized controlled trial of mindfulness-based stress reduction (MBSR) for survivors of breast cancer. Psychooncology. déc 2009;18(12):1261‑72.

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